Le train de nuit enterré dans les années 2010 ressuscite, et devient incontournable pour répondre à l’urgence écologique.
En France, une réouverture du Paris – Nice (youpi !) dès 2021 (ou 2022) ainsi que du Paris – Modane (à quand le retour du regretté Paris – Bourg Saint Maurice pour pouvoir aller dans les grandes stations de montagne sans faire chauffer les glaciers ?) se précise. Les mieux informés parient sur un retour du Paris – Tarbes – Irun en 2022.
Interpellée par de nombreux collectifs citoyens, pressée par l’urgence de réduire ses émissions carbone, l’Europe ferroviaire bouge. Alors que les quelques liaisons nocturnes NightJet ouvertes récemment au départ de Vienne par l’OBB (la SNCF autrichienne) cartonnent, un programme de nouvelles liaisons de trains couchettes trans-européens a été conçu et validé par quatre grandes compagnies européennes en décembre 2020, dont la SNCF. Paris – Vienne (via Munich), Zurich – Amsterdam (via Cologne), Paris – Berlin et d’autres devraient renaître :
Un Paris-Prague pourrait par ailleurs être remis sur rail prochainement annonce la compagnie ferroviaire tchèque… Tandis que l’année 2021 vient d’être consacrée « année du rail » par l’Union Européenne : c’est la gloire.
Un changement de politique radical et bienvenu, car jusqu’ici, c’était plutôt mal barré pour les amoureux du rail en mode nocturne, et les défenseurs de l’environnement.
Flash back. Au milieu des années 2010, comme d’autres grandes compagnies européennes, la SNCF a fermé la quasi totalité de ses trains couchettes :
L’entreprise publique, par la voix de son Président G. Pépy expliquait alors combien cette façon de voyager :
- était ringarde
- coûtait un bras et demi aux contribuables
- bref, il fallait tourner la page, n’en déplaise au nostalgiques et autres écolos idéalistes (de toute façon, le wagons lits étaient vieux et hors de question de les remplacer, ils sont même partis à la casse pour la plupart)
PARENTHÈSE PERSO : Cette décision m’a toujours semblé à contre sens historique : la vision d’avenir défendue par la SNCF à l’époque n’était juste pas la bonne. Le pire, c’est que je bossais régulièrement pour leur journal interne à l’époque, et que je faisais bien marrer tout le monde en réunion avec mon lobbying pro train de nuit : ils ne juraient alors que par la Grande Vitesse (et pour ceux qui ne pouvaient pas se payer le TGV, la SNCF venait de lancer en grande pompe OuiBus, compagnie maison de « cars Macron » rachetée quelques années plus tard une bouchée de pain par BlablaCar : un ratage cuisant qui a pour le coup vraiment coûté un bras et demi au contribuable].
SlowTrip suivra de près tous ces nouveaux chantiers réjouissants !