Agences ? médias ? assos ? start-ups ? un peu tout ça à la fois ? Une cascade de jeunes projets made in France proposent des inspirations, des innovations ou des séjours avec le souci affiché de décarboner nos voyages. Qui sont-ils ? Cap sur GreenGo.
Ambitieuse et dynamique, la fine équipe GreenGo propose et développe depuis 2021 une alternative éthique, bas-carbone et tricolore aux géants de la réservation de logements de courte durée.
LA Genèse
L’aventure GreenGo débute en 2019, un an avant le séisme Covid, sur une idée développée par Guillaume Jouffre, Félix Mézière, Mathieu Ravard et Antoine Valtat. Trois d’entre eux sont ingénieurs, et ont fait connaissance quelques années plus tôt sur les bancs de Polytechnique. Engagés dans de prometteuses carrières pros, tous partagent la même prise de conscience : le tourisme pèse 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont les trois quarts sont reviennent au transport et un quart à l’hébergement.
Ils l’assument, eux aussi ont pris l’avion pour aller crapahuter au bout du monde… Mais devant les chiffres implacables des objectifs à tenir pour éviter de provoquer un réchauffement climatique désastreux, ils ont désormais envie d’unir leurs forces pour valoriser des idées de voyage séduisantes, de proximité, et contrer nos désirs de voyages ultra-carbonés. L’idée de GreenGo germe : proposer une alternative « conscious » et équitable à Airbnb et autres Booking en proposant une offre d’hébergements qui sort du lot, soucieuse de sa transition écologique, de proximité. IIls commencent par fédérer une communauté d’hébergeurs engagés, et en 2021, les premières résas sont bouclées.
Ce qu’on y déniche
- 8000 hébergements triés sur le (vert) volet. Pourtant, plutôt que la quantité, GreenGo mise sur la qualité et la proximité : tous les hébergements sont situés en France. Que ce soit pour une yourte nichée dans la Creuse ou un appart’ en ville, l’empreinte écologique de chaque hébergement est évaluée et publiée. Isolation, gestion de l’eau, sources d’énergies renouvelables, proximité d’une gare et de transports collectifs… La durabilité de l’hébergement dans sa globalité est passée au crible sur une base déclarative, validée par un coup de fil avec un humain de l’équipe. Ayant moi-même une expérience en tant qu’hébergeuse GreenGo, je peux attester du sérieux de la sélection, et du suivi « dentelle » qu’ils proposent 😉
- un comparateur de voyage malin pour checker les options de transport dont on dispose pour un trajet, et se faire une idée du prix, du temps et… de la part de CO2 que le voyage envisagé prélève sur notre « quota » de l’année (sur la base de 2 T CO2e/ an, l’objectif à atteindre d’ici 2050)
- des frais de commission équitables, de 12 % (contre environ 18% chez les leaders du marché)
- un état d’esprit chaleureux et engagé pour la planète, partagé par les voyageurs et les hébergeurs : a priori, les locataires devraient trier leurs déchets et utiliser les toilettes sèches sans râler.
- une recherche d’hébergements efficace, par thématiques : expériences, destinations ou styles de logements. Par exemple, si votre idée fixe du moment c’est de dormir sous les étoiles dans une bulle : vous pouvez filtrer ce type d’hébergement et les visualiser sur la carte. Si votre budget est contraint, la sélection des logements à prix doux est pour vous…

Business modèlE
Après une campagne de financement participatif à l’éclatante réussite via Ulule, GreenGo n’a pas tardé à lever pour plus d’un million d’Euros de fonds, rachetant dans la foulée son homologue français, Vaovert. C’est une entreprise dite « à mission », c’est-à-dire, une société commerciale qui s’est fixé un ou plusieurs objectifs sociaux ou environnementaux inscrits dans ses statuts. Dans le cas de GreenGo, l’objectif est d’avoir un impact réel en limitant les émissions carbone ds voyageurs, tout en offrant un service de mise en relation transparent et équitable.
En 2022, la start-up a fait le choix d’augmenter ses commissions de 10 à 12%, pour assurer son développement. Un taux qui reste bien en dessous des grandes plateformes, et qui a le bénéfice (cocorico) de soutenir des emplois (20 collaborateurs début 2024) et une entreprise située en France.
Pour qui ?
- Pour les voyageurs qui refusent de zapper leur empreinte carbone au prétexte qu’ils sont en vacances, et font coup double en réduisant leurs transports – a priori, pas d’avion, sauf à vouloir prendre un vol intérieur ;-( ; et en évitant les hébergements trop énergivores par exemple.
- Pour les hôtes qui souhaitent être conseillés dans leur transition écologique. Ils sont notamment accompagnés par GreenGo dans leurs démarches d’amélioration de leur offre et son impact, gratuitement.
- Pour celles et ceux que l’hégémonie écrasante et américaine d’Airbnb et Booking (et leurs généreuses commissions) préoccupent.
La planète leur dit vraiment merci ?
C’est en grandissant que GreenGo augmentera son impact positif sur la balance carbone des voyageurs. Mais en guidant bientôt gratuitement ses hébergeurs dans l’amélioration de l’impact écologique de leur logement, en rendant sexy des séjours dans nos frontières, la start-up est dans le sens de la marche !